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dimanche 16 février 2025

Première trace dans la Grande Faille du Pécloz

Je l'avoue, je n'aurais pas été déçu de voir quelques traces de ski dans la face nord du Pécloz pour trouver l'entrée de la Grande Faille. Mais voilà, bizarre, personne n'y est allé ce week-end. Cette Grande Faille, je dois la chercher tout seul. Au lieu de terminer l'ascension sur l'arête ouest, j'improvise une traversée ascendante du versant nord qui me mène à ce qui pourrait être l'entrée de la ligne. Là, je ne vois rien de probant. Je me déleste de mon sac, descends 25 mètres et tout apparaît : la faille tapissée d'une neige intacte et sa rampe d'accès impeccable sur la gauche. Je remonte vers le sommet le cœur léger ; je vais enfin avoir ma chance dans la Grande Faille du Pécloz !

Face nord du Pécloz, je décide de la traverser pour repérer l'entrée de la faille.

J'ai trouvé la faille !

Arête sommitale du Pécloz.

J'ai quitté la rampe d'accès dès que j'ai pu pour entrer le plus haut possible dans la Grande Faille. Dix premiers virages très techniques, surtout ceux vers la droite où mes spatules ont gratté la glace vive saupoudrée de neige fraîche. En descendant, ça devient moins raide puis ça s'élargit dans la moitié inférieure. Conscient que je ne reviendrai pas de sitôt dans cette faille si singulière – vierge qui plus est – j'ai enquillé les virages comme un détraqué, jusqu'au bord de la crampe dans la jambe droite.

J'arrive à ski dans la Grande Faille.





Sortie de la faille. Faut remonter la combe à droite maintenant. Aïe !

La remontée à 2000 m et la descente en crampons de l'arête ouest – plus herbeuse et rocheuse que neigeuse – ont calmé momentanément mon enthousiasme. Avant que la fièvre du ski ne me reprenne sur la poudre soyeuse de la combe de Claret. Quelle journée ! C'était la fin pour moi d'un hiver bauju que je n'oublierai jamais, où j'ai pu revisiter le Trélod (couloir nord), l'Arcalod (face est) et découvrir la face nord de l'Arménaz ainsi que cette Grande Faille si « instagrammable » !

La face nord du Pécloz et sa Grande Faille vues du vallon d'Orgeval, une semaine avant ma descente.

vendredi 6 mars 2015

Trélod, couloir nord

Le couloir nord du Trélod, l'un des rares classiques du petit massif préalpin des Bauges. Presque 500 mètres de long, pas plus de 40° d'inclinaison m'a-t-il semblé. Première trace signée Pierre Tardivel en 1984.

vendredi 23 janvier 2015

Mon père, son fils, notre mont Blanc

Mon père Dominique et moi à 4810 mètres, au sommet du mont Blanc, en septembre 2007.
J'avais 12 ans quand mon père Dominique m'a conduit au sommet de la Barre des Ecrins, à 4102 mètres d'altitude. Notre objectif initial était plus modeste. Mais ce jour-là, mon père, qui savait ma fascination pour cette montagne d'une beauté hors norme, a cru en mes capacités à le seconder sur l'arête vertigineuse de la plus haute cime de l'Oisans.
Le dôme des Écrins était notre objectif. Mon père m'a guidé jusqu'au sommet de la Barre. Mon premier 4000. J'avais 12 ans.
Une quinzaine d'années plus tard, mon tour était venu de mener la cordée. Nous étions tous deux sur les flancs du mont Blanc, à 4400 mètres. Souffrant du mal aigu des montagnes, économisant ses mots, mon père ne semblait plus en mesure de poursuivre l'ascension. La raison aurait voulu que nous descendions immédiatement. La décision de renoncer lui appartenait, je ne pouvais pas le priver de son unique et probable dernière chance de parvenir sur le Toit de l'Europe occidentale.
Nous avons continué vers le haut, accordant nos pas lentement. Puisant dans ses ressources physiques et mentales, mon père n'a jamais abandonné, progressant avec panache sur l'interminable arête des Bosses, aux bords de la France et de l'Italie. Ensemble, nous avons atteint l'altitude mythique de 4810 mètres. Ensemble, nous avons foulé la cime du mont Blanc. Nous en sommes redescendus sans encombre.
En descendant du mont Blanc, l'arête des Bosses est derrière nous. Mon père heureux d'avoir atteint le sommet après avoir souffert du mal des montagnes.
Dimanche dernier, parcourant les montagnes sublimant le lac d'Annecy qu'il aimait passionnément, mon père Dominique s'est couché dans la belle neige de janvier. Il n'a pas pu se relever. Merci papa, merci infiniment de m'avoir ouvert les portes de la haute montagne, royaume de neige, de roc et de glace.
Escalade tranquille "à domicile", au Roc des Bœufs, dans les Bauges.
Traversée des Trois Cols, dans le massif du Mont-Blanc.
Montée à la Petite Chaurionde, dominant le lac d'Annecy, en janvier 2014. Un an plus tard, mon père devait succomber à une crise cardiaque dans cette même pente. Merci à Sébastien et aux deux autres skieurs de randonnée qui ont tenté de le ranimer après avoir alerté les secours. Merci aux hommes du PGHM d'Annecy et au médecin qui sont arrivés sur place le plus rapidement possible.

lundi 17 février 2014

L'Arcalod au goût d'inachevé

Pointe d'Arcalod, face est. Cette ligne ne casse pas trois pattes à un canard (trop courte, peu soutenue) mais c'est la seule permettant de partir à ski du sommet. Je n'ai pas eu cette chance. Ma dernière tentative (tracé) s'est achevée à quelques encablures du Toit des Bauges.

mercredi 22 janvier 2014

Pointe de la Sambuy, face nord

Indigent jusqu'à maintenant, cet hiver est plus propice à la pratique du vélo d'appartement (ça fait rêver !) qu'à celle du ski de randonnée. Néanmoins, en me baladant au pied de la pointe de la Sambuy, l'un des mythiques quatorze "2000" des Bauges, j'ai eu l'heureuse surprise de constater que sa face nord venait d'être skiée. Battue par les vents, elle traîne pourtant la réputation de s'enneiger fort mal. Profitant sans vergogne de l'escalator conçu par mes prédécesseurs, je me suis offert cette amusante descente (plus ou moins poudreuse) sans me fatiguer.