vendredi 6 mars 2015

Trélod, couloir nord

Le couloir nord du Trélod, l'un des rares classiques du petit massif préalpin des Bauges. Presque 500 mètres de long, pas plus de 40° d'inclinaison m'a-t-il semblé. Première trace signée Pierre Tardivel en 1984.

vendredi 23 janvier 2015

Mon père, son fils, notre mont Blanc

Mon père Dominique et moi à 4810 mètres, au sommet du mont Blanc, en septembre 2007.
J'avais 12 ans quand mon père Dominique m'a conduit au sommet de la Barre des Ecrins, à 4102 mètres d'altitude. Notre objectif initial était plus modeste. Mais ce jour-là, mon père, qui savait ma fascination pour cette montagne d'une beauté hors norme, a cru en mes capacités à le seconder sur l'arête vertigineuse de la plus haute cime de l'Oisans.
Le dôme des Écrins était notre objectif. Mon père m'a guidé jusqu'au sommet de la Barre. Mon premier 4000. J'avais 12 ans.
Une quinzaine d'années plus tard, mon tour était venu de mener la cordée. Nous étions tous deux sur les flancs du mont Blanc, à 4400 mètres. Souffrant du mal aigu des montagnes, économisant ses mots, mon père ne semblait plus en mesure de poursuivre l'ascension. La raison aurait voulu que nous descendions immédiatement. La décision de renoncer lui appartenait, je ne pouvais pas le priver de son unique et probable dernière chance de parvenir sur le Toit de l'Europe occidentale.
Nous avons continué vers le haut, accordant nos pas lentement. Puisant dans ses ressources physiques et mentales, mon père n'a jamais abandonné, progressant avec panache sur l'interminable arête des Bosses, aux bords de la France et de l'Italie. Ensemble, nous avons atteint l'altitude mythique de 4810 mètres. Ensemble, nous avons foulé la cime du mont Blanc. Nous en sommes redescendus sans encombre.
En descendant du mont Blanc, l'arête des Bosses est derrière nous. Mon père heureux d'avoir atteint le sommet après avoir souffert du mal des montagnes.
Dimanche dernier, parcourant les montagnes sublimant le lac d'Annecy qu'il aimait passionnément, mon père Dominique s'est couché dans la belle neige de janvier. Il n'a pas pu se relever. Merci papa, merci infiniment de m'avoir ouvert les portes de la haute montagne, royaume de neige, de roc et de glace.
Escalade tranquille "à domicile", au Roc des Bœufs, dans les Bauges.
Traversée des Trois Cols, dans le massif du Mont-Blanc.
Montée à la Petite Chaurionde, dominant le lac d'Annecy, en janvier 2014. Un an plus tard, mon père devait succomber à une crise cardiaque dans cette même pente. Merci à Sébastien et aux deux autres skieurs de randonnée qui ont tenté de le ranimer après avoir alerté les secours. Merci aux hommes du PGHM d'Annecy et au médecin qui sont arrivés sur place le plus rapidement possible.

mardi 10 juin 2014

Col de la Brenva, face sud-est, ligne Tardivel

Col de la Brenva, face sud-est. Une ligne ouverte le 10 juillet 1988 par Pierre Tardivel. Déposé en hélicoptère au sommet, cette descente lui a servi d'échauffement avant de s'élancer le même jour dans l'impressionnante face nord du Grand Pilier d'Angle (tout à gauche sur cette photo). Une première qui n'a jamais été répétée depuis. Dans les années 80, les enchaînements avec transferts en hélico étaient à la mode chez les montagnards de pointe (Christophe Profit et Jean-Marc Boivin ont réalisé de grandes performances par ce moyen). Difficile de reprocher à Pierre Tardivel d'avoir abusé de l'hélicoptère au cours de sa carrière. Son palmarès unique au monde parle pour lui.

jeudi 5 juin 2014

Au sommet de la Tour Ronde

La Tour Ronde (3792 m), une montagne franco-italienne skiable de tous côtés. J'y avais déjà descendu la face sud, la raide face nord et le couloir Gervasutti (versant ouest) mais jamais je n'avais pris la peine de monter jusqu'au sommet. En grimpant le petit Gervasutti, j'ai constaté que le vent violent avait balayé toute la neige fraîche, dévoilant une surface gelée couverte de nombreuses traces de ski. En attendant le dégel, je suis allé saluer la Vierge sommitale. J'ai finalement décidé de rentrer à ski par la voie normale (arête est, à gauche sur la photo), où la neige était beaucoup plus propre que dans le petit Gerva.

mercredi 28 mai 2014

Mallory !

Compte tenu de cette fin mai plutôt fraîche et neigeuse, je rouvre mon dossier consacré à la face nord de l'aiguille du Midi. En 2010, j'avais eu la chance de skier l'Eugster diagonale tapissé d'une excellente neige froide, de haut en bas. En revanche, l'année suivante, je n'avais pas su trouver les bonnes conditions pour descendre la voie Mallory-Porter (neige abominable dans les passages clés, plusieurs rappels et désescalades). Retour dans le Mallory cette année avec pour objectif de faire beaucoup mieux qu'en 2011. Mission accomplie, même si l'enneigement n'était pas optimal (deux rappels au lieu d'un seul quand l'itinéraire est bien rempli). Merci à Jacques Burcher qui s'est porté volontaire pour m'accompagner dans cette ligne, souvent citée comme la descente freeride la plus spectaculaire du monde.

mardi 20 mai 2014

Le grand Gervasutti

Superstar parmi les couloirs, le grand Gervasutti. On ne voit que lui dans la face est du mont Blanc du Tacul. 800 mètres à 45-50°. Le "skieur de l'impossible" Sylvain Saudan en a réalisé la première descente en octobre 1968. Ce couloir était coté D (difficile) dans le guide Vallot. J'imagine que la performance du moniteur de ski suisse a dû défriser pas mal de barbes et moustaches, à l'époque, au sein du milieu de l'alpinisme traditionnel.

samedi 10 mai 2014

A Day At The Spencer

Aiguille de Blaitière, couloir Spencer. Mon parcours favori dans le massif du Mont-Blanc. Une glisse haut de gamme au cœur des aiguilles de Chamonix. Il faut y aller pour comprendre... Sylvain Saudan fut le premier à skier le Spencer (45-50° sur 300 mètres), le 23 septembre 1967. Cette date a été retenue comme celle de la naissance du ski extrême. D'autres pentes quasiment aussi raides avaient déjà été skiées, notamment dans les Écrins, mais tout ce qui se passe à Chamonix résonne beaucoup plus fort.