lundi 17 février 2014

L'Arcalod au goût d'inachevé

Pointe d'Arcalod, face est. Cette ligne ne casse pas trois pattes à un canard (trop courte, peu soutenue) mais c'est la seule permettant de partir à ski du sommet. Je n'ai pas eu cette chance. Ma dernière tentative (tracé) s'est achevée à quelques encablures du Toit des Bauges.
J'aimerais pouvoir dire dans les dîners de l'ouest parisien (auxquels je ne suis jamais invité mais je ne désespère pas) que j'ai skié l'Arcalod, culmen des Bauges (2217 m). Mais la vérité est infalsifiable : en trois tentatives sur cette montagne, je n'ai jamais été foutu de chausser les skis au sommet. 
Premier essai, mi-mars 2013, saboté par un brouillard impitoyable. Retour quinze jours plus tard, parti de nuit de la station de Seythenex, j'atteins le pied de la face au lever du jour. Le soleil printanier cogne comme Rafael Nadal, parvenu à trente mètres du sommet, le mur final surchauffé semble enclin à me descendre sur la tronche. De toute façon, il ne saurait supporter le passage d'un skieur... Demi-tour.
Nouveau fiasco ce jour de février 2014. Dans le mur sommital, la neige fraîche cachait superficiellement une dalle rocheuse très compacte. Difficile à gravir, impossible à skier. Je me suis écarté à droite du sommet dans l'espoir d'atteindre l'arête mais, là aussi, mes crampons ont fini par faire des étincelles sur le caillou. Capitulation à quinze mètres du but.
Abandon tout près du sommet (à gauche). À bâbord ou à tribord, ça n'avance plus, mes crampons ripent contre une dalle couverte de neige fraîche.
Départ à ski, dans le mur sommital, en mode "freeride". Ma première courbe  dans la grosse poudre va provoquer une purge conséquente qui dévalera toute la face. En dépit d'une bonne neige, la descente fut décevante, marquée par de nombreuses touchettes traumatisantes pour mes robustes skis autrichiens que je croyais invulnérables.

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